(À Mehdi)
À mes pensées et à mon coeur
J'aurais tant aimé vous inviter
À visiter
Mon édifice à ta mémoire
Mais toute belle chose m'échappe
Notre rencontre, nos paroles, ta voix lointaine.
Je me rappelle les pleurs de ta mère
Et ton absence
Je te cherche dans ton lit blanc
Devenu étrangement grand.
Chéri, les câbles et les murs froids,
J'ai peur de ce silence.
Pourquoi tu ne réponds pas ?
Tu m'envoies trois derniers mots
Avant de me laisser à ton absence
Tes proches m'écrivent à ta place
Et creusent encore
Le vide de ma négligence à ton amour.
Une page d'adieu
Noire et si triste à regarder.
S'il vous plait, donnez-moi d'autres images
Et du temps,
Des paysages à ton visage, ancrez le défilement
À cette douce lumière
Éclairant subtilement l'automne de nos vies.
Laissez-moi voir encore
Ta venue prometteuse à la cité des arts,
Tes dessins aux couleurs de septembre,
Le lion, la barbe et la crinière
Filant sur les routes affolées.
Te guidant à moi,
Je t'aide et je remarque à peine
Tes idées,
Sûre de pouvoir te découvrir à la saison prochaine.
Une photo d'un matin de novembre,
Les feuilles et le soleil
Que je t'envoie pêle-mêle.
Tu critiques l'absence de composition.
Je suis vexée puis j'oublie, tu as raison,
Dans mon parc,
Je n'arrive pas à choisir et je voudrais tout retenir.
Un plat persan, un soir glacé,
On se dispute
As-tu enfin confiance en moi ?
Je m'emporte et je raccroche,
Moins seule,
Au milieu de ma rue sombre qui n'en finit pas.
Sans rien me dire, tu pars déjà
Et tu m'emmènes un peu avec toi.
Un bouquet de fleurs en février
Ta déclaration mon bel ami
Et ma réponse légère avant Norouz
Mais il est tard, tu rentres à Kaboul, je demeure à Paris.
Avec le Printemps, le vent se lève,
Que dirais-tu de confier notre rencontre
À ton sommeil et à mes rêves ?
Un sage m'a dit un jour :
'Katty, ne cherche pas de points communs entre nos deux cultures,
Car il n'y en a pas.'
J'aimerais répondre que les liens surgissent par hasard,
Que sans t'avoir vu, nous nous sommes connus
Et que je chérirai tant ton souvenir
Qu'il effacera sans peine cette triste page noire.